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mardi 20 août 2013

Comment manger sa soupe avec une fourchette ?

    Voilà le problème :
    Pierre et Joëlle ont en Normandie un superbe voilier, l’Oiseau roc et désirent lui faire goûter à l’amertume des flots méditerranéens. Faire le tour du Portugal et de l’Espagne ? Trop long. Le faire transporter par la route ? Vous n’y pensez pas : voir l’oiseau mythique des Mille et une nuits empaqueté comme un vulgaire poulet sur une plateforme de camion, l’idée est insupportable ! Il ne reste comme solution que la traversée de la France par les rivières et canaux.
En route !
    La Seine se remonte avec plaisir, large fleuve, paysages étonnants, terroirs historiques. La traversée de Paris, inoubliable. On embouque la Marne, rivière paresseuse, tout va bien.
    C’est quand on arrive au canal latéral à la Marne que les choses commencent à se gâter. On découvre le gabarit freycinet : canaux peu profonds quand on a 1m80 de tirant d’eau, bassinées agitées quand on est montant et que l’Oiseau roc, sensible aux courants marins l’est encore plus aux ouvertures de vantelles qui propulsent des centaines de litres d’eau d’un coup entre des bajoyers peu accueillants pour la peinture. On comprend soudain qu’un beau voilier de croisière en alu, si large pour le confort mais aux lignes si bien tirées pour l’élégance, n’est pas fait pour passer de vieilles écluses dix-neuvièmesques construites pour accueillir des boîtes de chaussures flottantes aux dimensions idoines. C’est un peu comme vouloir manger sa soupe avec une fourchette !
    On arrive à Châlons-en-Champagne, un peu soucieux de ce que l’avenir nous prépare car on a appris que sur le canal de Champagne en Bourgogne, il existe un long, très long tunnel, qu’on imagine déjà la gueule noire et sulfureuse grande ouverte prêt à nous avaler. Préparons-nous !
    Échanges d’idées avec les voisins du port puis réflexion, on décide de gréer l’Oiseau roc comme un chevalier en croisade. Avec l’aide généreuse, enthousiaste d’un Châlonnais passionné qui serait bien parti avec eux, Pierre entoure la coque d’une protection en bois qui devrait faire l’affaire pendant que Joëlle essaie de ne pas entendre les histoires horribles qu’on lui raconte sur les portes d’écluses qui se brisent…
    je m’y suis pris un peu tard pour prendre les photos, mais enfin, voilà l’Oiseau roc qui, d’après Sindbad le Marin est capable de s’envoler avec une vache dans les serres bien équipé pour affronter les puissances chtonniennes du tunnel de Langres.
    Bon voyage, Joëlle et Pierre, et donnez de vos nouvelles ! 











Bonne route !

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